Nicolas Bouvier

Ce livre est le résultat d'un voyage fait entre 1953 et 1954, avec un ami peintre, en voiture, de Genève à la frontière Afganistan-Pakistan.

Comme promis (et même si vous ne le voulez pas)en voici les points forts, qui peuvent se rapporter à tout voyage long.

" Nous nous refusons tous les luxes sauf le plus précieux : la lenteur. "

"Il est temps de faire ici place à la peur. En voyage, il y a ainsi des moments où elle survient, et le pain qu'on mâchait reste en travers de la gorge. Lorsqu'on est trop fatigué, ou seul depuis trop longtemps, ou dans l'instant de dispersion qui succède à une poussée de lyrisme, elle vous tombe dessus au détour d'un chemin comme une douche glacée. Peur du mois qui va suivre, des chiens qui rôdent la nuit autour des villages en harcelant tout ce qui bouge, des nomades qui descendent à votre rencontre en ramassant des cailloux, ou même, peur du cheval qu'on a loué à l'étape précédente, une brute vicieuse peut-être et qui a simplement caché son jeu."

Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible coeur."

Fin pour aujourd'hui.
Bonne lecture

On a pris du temps à répondre à ce message, et ça n'est pas parce qu'il ne nous a pas intéressé, au contraire!
Il nous a fait réfléchir...
et comme c'est vrai!

Surtout que la deuxième tombait à pic, on l'a lue juste en arrivant de notre trajet de bus pleins de voleurs... et on y a pensé souvent à cette trouille.... c'est bête, mais d'une fois qu'elle est là, elle est partout... dans le vendeur de brochettes, dans le moteur du scooter, ou les amortisseurs que le vendeurs a dû dévisser exprès pour nous faire tomber dans une ruelle et nous dévaliser, dans les chiens qui dorment paisiblement, mais qu'on sait prêts à nous croquer les mollets...

Du jour au lendemain, le monde paraît hostile... et puis, un matin, on se rend compte qu'il s'agissait juste d'un petit incident, que le voyage continue et qu'il nous réserve de belles surprises qu'on est avides de découvrir!
et on nous savourons la chance immense de balader nos pieds dans des horizons, des cultures, des langues inconnues, et le monde nous accueille à bras ouverts....

Voilà, tout ça pour dire merci pour ces petites phrases, qui nous font réfléchir...